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Pour ce premier article en 2 parties, j’ai envie de légèrement tordre le cou à quelques idées préconçues qu’on entend régulièrement sur les cosmétiques naturels. Je vous invite à poser vos questions, commenter et partager vos avis dans la section communauté, au bas de l’article.

Bonne lecture,

Géraldine

1. Les cosmétiques naturels sont moins efficaces

Comme vous le savez peut-être, la beauté naturelle est une seconde vie pour moi. J’ai donc dû me reconvertir et j’ai suivi plusieurs formations professionnelles pour acquérir les compétences nécessaires au développement de l’activité de mes rêves.

Teneur en actifs

Quelle ne fut pas ma surprise quand j’appris, non sans effroi, que les cosmétiques conventionnels contiennent une quantité minime d’actifs (il est dit en moyenne moins de 2%).

Alors les actifs c’est quoi ? Comme le nom l’indique, ce sont des substances actives (en opposition à inertes et qui n’apporte aucun bienfait) qui vont venir travailler en symbiose avec le corps (peau et cheveux) pour lui apporter des nutriments nécessaires à son bon fonctionnement comme des vitamines, des minéraux ou encore des acides gras essentiels.

Si les cosmétiques conventionnels contiennent autour de 2% d’actifs, vous vous demandez sûrement ce qui compose les 98% restant d’un produit. Nous y venons…

Phase aqueuse

L’eau est l’ingrédient principal de la plupart des formules conventionnelles et représente en moyenne 60 à 70% (!) de celle-ci. Son impact est neutre mais l’eau ne présente aucun intérêt pour la peau.

Phase huileuse

Des huiles minérales et des silicones forment généralement la phase huileuse du produit et représentent en moyenne 10 à 20% de la formule. Ces substances sont à éviter tant pour la peau (elles ne la laissent pas respirer et bouchent les pores) que pour l’environnement (elles sont issues de la pétrochimie et de l’industrie plastique).

Autres excipients

Le reste des formules conventionnelles contient encore des matières généralement synthétiques et inertes pour améliorer la texture, l’odeur, l’apparence et encore la conservation des produits. Là encore, un nombre important de ces substances présente un facteur risque non négligeable pour l’humain et pour l’environnement.

Les cosmétiques naturels et conventionnels sont très différents dans leurs formulations et les ingrédients utilisés.

Pour résumer, appliquer un produit conventionnel revient à peu près à poser un film plastique sur sa peau qui donne l’illusion qu’elle est en pleine santé, mais malheureusement c’est un leurre !

Patience, patience

Avoir une belle peau au naturel est un marathon et non un sprint, mais une fois qu’on arrête de lui infliger des substances qui perturbent son équilibre au quotidien, la peau peut enfin travailler efficacement et tendre vers l’équilibre, ce à quoi elle aspire intrinsèquement.

Pour terminer sur ce premier point, j’ajouterai qu’il est possible en cosmétique naturelle de trouver des produits 100% actifs : par exemple, une synergie d’huiles végétales qui remplace aisément une crème hydratante.

2. Les cosmétiques naturels sont gras

Bien souvent les gens sont réfractaires à l’idée d’appliquer un produit à base d’huiles sur leur peau. C’est pourtant bien dommage de se priver des bienfaits qu’offrent les huiles végétales.

Les huiles montrées du doigt à partir des années 90

Avec l’avènement des textures « non grasses » et « ultra absorbantes » dans les années 90, les huiles et leur côté gras ont été stigmatisés et la mention « non gras » est même devenue un argument marketing sur bon nombre de produits. D’ailleurs, encore aujourd’hui un grand nombre de personnes se montre hésitant à l’idée d’appliquer une huile sur leur visage et cela semble encore totalement contre-intuitif d’appliquer une huile sur une peau acnéique.

Pourtant les corps gras sont très importants pour le bon fonctionnement de la peau, car ils vont agir, selon la provenance géographique des huiles végétales, en préservant la peau de la déshydratation ou en la nourrissant au niveau du ciment lipidique pour combler ses défaillances.

Il y a plusieurs problèmes que je constate régulièrement avec les personnes que j’accompagne dans leur transition vers le naturel :

  • Une méconnaissance de leur type de peau et de leur(s) tendance(s) principale(s), ce qui engendre à son tour une méconnaissance des besoins de leur peau.
  • Un choix hasardeux des produits pour soigner leur peau.
  • Une application en bien trop grande quantité.

Les huiles végétales profitent à tous les types de peau

La bonne nouvelle c’est que toutes les peaux (oui même les peaux grasses à tendance acnéique, j’en sais quelque chose !) peuvent profiter des bienfaits des huiles végétales sans effet gras, le tout est de respecter quelques points :

  • Choisir des huiles de qualité, à savoir bio et de première pression à froid
  • Connaître les besoins de sa peau pour choisir des huiles adaptées
  • Appliquer seulement quelques gouttes de produit

Je recommande de commencer par 3-4 gouttes seulement ! La peau va absorber ce dont elle a besoin et laisser le reste à la surface donc si votre peau brille « à cause de l’huile », il suffit simplement de revoir à la baisse la quantité appliquée.

Les huiles apportent à la peau des nutriment essentiels et comme elle tend naturellement vers l’équilibre, les peaux grasses vont devenir moins grasses avec le temps et les peaux sèches moins sèches.

En résumé, « le gras c’est la vie » même en cosmétique, pour autant qu’il soit de bonne qualité, qu’on l’applique en petite quantité et selon les besoins de sa peau.

3. Les cosmétiques naturels sont chers

Tout est relatif… Quid des CHF 100.- / 80 € que coûte un produit de marque qui contient près de 70% d’eau et seulement 2% d’actifs ? Posons-nous la question un instant, que payons-nous dans cette somme ?

La promotion, plus grosse source de dépense pour les marques

Certes il y a les ressources humaines, les frais de r&d et les charges d’exploitation mais les plus grosses plages de dépenses sont bien les campagnes marketing dans les magazines, dans la rue et sur la toile à grand coup de stars qui ventent les mérites du produit et le packaging sophistiqué qui comprend l’emballage et bien souvent un suremballage dont on se passerait bien.

Finalement le coût réel du produit que l’on s’applique est bien peu de chose mais l’indentification à la marque par exposition répétée dépasse tout entendement: il nous faut ce produit miracle qui nous empêchera de vieillir ou qui va miraculeusement guérir notre acné en 7 jours. Et j’affirme ceci sans jugement pour l’avoir moi-même vécu il y a quelques années.

Evaluer le rapport qualité-prix

Alors certes tous les produits conventionnels ne sont pas hors de prix mais j’ai toujours retenu une phrase de l’une de mes formatrices que je cite : « si tu peux t’acheter un smartphone dernier cri ou suivre les tendances à la mode, réfléchis à deux fois car un visage on en a qu’un et on ne peut pas le remplacer quand il ne nous plaît plus ». Mon conseil, c’est donc de choisir avant tout ses produits sur la base du rapport qualité-prix et de privilégier les substances qui vont protéger et sublimer la peau dans le temps.

Les prix des cosmétiques naturels et conventionnels peuvent être très différents sans pour autant se justifier par rapport à la qualité offerte.

Les produits naturels ne pourront par contre jamais être aussi peu chers que les premiers prix des cosmétiques conventionnels simplement car le coût des matières premières n’est pas comparables. Pour vous donner une idée, un litre d’huile minérale va coûter une fraction d’un litre d’huile d’argan.

Privilégier la qualité

En revanche, si votre budget vous permet d’investir dans des cosmétiques dits de milieu de gamme alors cela vaut grandement la peine de privilégier les produits naturels pour votre corps car vous allez simplement l’aider à bien travailler et à se sublimer en lui apportant les nutriments dont il a besoin pour être en pleine santé.

4. Les cosmétiques naturels sont sans danger pour la santé

On entend souvent cet amalgame : qui dit naturel dit sans danger mais ce n’est pas correct.

Risques d’allergies

Tout d’abord il est intéressant de souligner que l’on peut être allergique à absolument tout. Donc par exemple l’huile de jojoba qui, au premier abord n’a aucune contrindication, devient contre-indiquée pour une personne allergique, c’est d’une logique implacable. Il est donc recommandé de toujours effectuer un test cutané dans le pli du coude avant d’utiliser un nouveau produit (même naturel) pour être sûr qu’il est bien toléré par le corps.

Substances naturelles dangereuses

Ensuite, certaines molécules contenues dans des substances comme les huiles essentielles par exemple représentent un réel danger si elles ne sont pas utilisées correctement. Elles peuvent être entres autres neurotoxiques, dermocaustiques, abortives, irritantes ou encore allergisantes. Il faut donc absolument éviter de s’improviser aromathérapeute et se former ou s’adresser à un professionnel afin d’utiliser ces substances correctement.

Opacité des parfums

Il faut également se méfier des produits parfumés. Le problème des parfums c’est que dernière l’appellation Fragrance sur une étiquette se cachent des dizaines de molécules qui peuvent être dangereuses pour la santé et l’environnement mais qu’on ne peut pas identifier. Il est connu que les parfums peuvent contenir des phtalates, des allergènes ou encore des substances cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction.

Ma recommandation est de choisir des formules simples, avec peu d’ingrédients mais de qualité, de résister aux produits parfumés artificiellement et de ne pas utiliser d’huiles essentielles pour un usage cosmétique quotidiennement.

5. Les cosmétiques naturels bio sont à privilégier

Il est certain que de choisir des cosmétiques qui arborent un label bio sera mieux que de consommer des produits conventionnels. Par contre, qui dit label ne dit pas toujours produits au top et nous allons voir pourquoi.

Exigences très différentes d’un label à l’autre

Premièrement, tous les labels ne se valent pas et ont des degrés d’exigence très variables. En effet, bien souvent on peut lire sur les packagings des mentions du type « 98,8% du total des ingrédients sont d’origine naturelle », et les consommateurs sont enclins à penser qu’il s’agit de produits naturels. En réalité c’est souvent un leurre car il est totalement possible que lesdits produits contiennent en réalité très peu de « vraies » matières premières végétales. Cela est possible car il y a confusion entre les substances véritablement naturelles et les matières d’origine naturelle et les labels savent très bien en jouer. Par exemple, pour certains labels l’eau entre même dans ce calcul ce qui est plus que discutable. En effet, comme nous avons vu au premier point, l’eau représente peut représenter près de 70% d’un produit mais n’apporte aucun bienfait à la peau.

Du naturel pas forcément si naturel

Ensuite, pour être certifié bio par certains organismes le pourcentage d’ingrédients véritablement bio dans le produit finit (hors eau) doit seulement atteindre 5% !

Parlons maintenant des ingrédients de synthèse, certains labels les interdisent tout simplement alors que d’autres en autorisent à hauteur de 5%. On peut donc trouver par exemple des produits contenant du Sodium Lauryl Sulfate(tensioactif à fort potentiel irritant) labélisés bio.

Les huiles estérifiées, cela vous dit quelque chose ? Ce sont des huiles végétales qui ont été modifiées via une réaction chimique dite d’estérification. Les huiles végétales sont mélangées à un alcool gras pour former un nouvel ingrédient qui sera plus stable, plus rentable et plus durable que les huiles végétales pures. Malheureusement ce nouvel ingrédient n’a plus rien avoir avec celui d’origine et il a perdu ses nombreux bienfaits. On dit même que les huiles estérifiées n’ont plus aucun bénéfice pour la peau. Néanmoins elles sont autorisées par quasiment tous les labels bio et elles remplacent les véritables huiles végétales dans bons nombres de produits naturels.

Le bio permet de “limiter les dégâts”

En conclusion, la certification bio permet certes d’éviter les ingrédients les plus problématiques mais cela ne garantit pas un produit de qualité prémium. Le bio reste un business et c’est un très grand investissement pour les petites entreprises surtout artisanales de se faire labelliser. Une option est de favoriser la démarche plutôt que le label et de choisir des circuits courts pour rencontrer les artisans. Il ne faut pas non plus hésiter à les questionner sur leur mode de fabrication, la sélection de leurs matières premières ou encore leurs valeurs.

Je vous invite à poser vos questions, partager vos avis et à laisser un commentaire ci-dessous et on se retrouve prochainement pour la partie 2 de l’article.

spread the green,

Géraldine

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